Accusé de laisser des discours de haine et de violence envers
les femmes circuler sur ses pages, Facebook a répondu aux demandes
d'associations américaines dans un billet de blog. Le réseau social
annonce qu'il va lutter contre le « sexisme ordinaire ».
La
semaine dernière, plusieurs associations américaines, dont Women Action
and the Media et Everyday Sexism Project, demandaient à Facebook de
réagir concrètement aux discours sexistes, voire haineux à l'encontre
des femmes, qui circulent sur le réseau social. La campagne menée par
ces différents organismes a entraîné plus de 60 000 tweets et plus de
5 000 emails, en plus d'attirer l'attention des médias. Une situation
face à laquelle Facebook ne pouvait rester insensible, d'autant plus que
de nombreux annonceurs, dont Dove, avaient décidé de ne plus acheter d'encarts publicitaires sur la plateforme face à cette situation.
La plateforme vient donc d'annoncer avoir reçu le message,
et travailler pour résoudre le problème. Dans un long billet, le réseau
social tente de justifier sa démarche actuelle par la nécessité de
respecter la liberté d'expression de ses utilisateurs. Une situation qui
provoque parfois un « problème d'équilibre » par rapport au respect de la communauté. « Nous
interdisons le contenu qui est directement préjudiciable à une
réputation, mais nous laissons le contenu qui est offensant ou
controversé » explique le service. « Nous définissons le contenu
préjudiciable par l'organisation événements violents dans le monde réel,
le vol ou la destruction de biens, ou encore le contenu qui inflige
directement une détresse émotionnelle à une personne spécifique. »
Un discours qui n'est pas sans rappeler celui affiché dans l'affaire
d'une vidéo très violente ayant circulé pendant plusieurs jours sur
Facebook, avant d'être finalement retirée.
Facebook met ensuite en avant que si sa politique d'utilisateur interdit le « discours haineux », certaines catégories de contenu n'entre pas dans cette case selon le réseau social, ce qui inclut notamment « l'humour de mauvais goût ». Un élément pourtant pointé du doigt par les associations. « Nous
nous rendons compte que notre défense de la liberté d'expression ne
devrait jamais être interprétée comme une autorisation d'intimider,
harceler, maltraiter ou menacer » ajoute la plateforme, qui s'engage à « travailler pour que cela ne se produise plus au sein de la communauté Facebook. »
« Des critères obsolètes »
Le réseau social continue de faire amende honorable, admettant que ses « systèmes
pour identifier et éliminer les discours de haine n'ont pas fonctionné
aussi efficacement que souhaité, en particulier concernant les discours
haineux fondés sur le sexe. » Facebook n'hésite pas à qualifier certains de ses critères de contrôles d' « obsolètes », et promet de « faire mieux » pour améliorer la situation.
La plateforme annonce enfin qu'une équipe de juristes sera mise à contribution, ainsi que des « représentants d'associations de femmes et d'autres groupes historiquement victimes de discriminations ». La responsabilité des personnes postant du contenu haineux sur le service devrait également être renforcée.
Le discours de Facebook a été salué par les associations ayant participé à cette campagne de mobilisation. « Nous
atteignons un point de basculement international dans les attitudes
envers le viol et la violence contre les femmes. Nous espérons que cet
effort soit pris comme le témoignage de la puissance de l'action
collaborative » a notamment déclaré la responsable de Women Action and the Media, Jaclyn Friedman. Les changements dans la politique du réseau social devraient apparaître prochainement sur la plateforme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire