IBM avait alors décidé de contester le choix de l'autorité américaine en justice, estimant que sa proposition n'avait pas été estimée à sa juste valeur. La CIA, de son côté, prétendait que l'offre d'Amazon, bien que plus coûteuse, apportait davantage de garanties en termes de technologie. Et d'ajouter que l'offre d'AWS (Amazon Web Services) s'avérait moins risquée. Une première victoire pour la firme, à défaut de gagner la guerre.
Le 3 juin, IBM décidait de se tourner vers le GAO (Gouvernment Accountability Office) afin que la CIA se décide à reconsidérer sa proposition. Le GAO est un organe du Congrès américain chargé d'examiner les recettes et les dépenses publiques. Ce dernier avait donné raison à IBM, estimant que le comparatif des prix n'avait pas été réalisé sur une base commune et qu'Amazon aurait bénéficié après la sélection d'un abaissement des exigences communiquées au départ (cf .pdf).
L'évaluation des candidatures opérée par la CIA (en anglais)
De fait, elle avait recommandé à l'autorité américaine de réexaminer les candidatures. Un délai de 60 jours avait ainsi été accordé à la CIA, pour lui permettre de reconsidérer les offres en présence ou de poursuivre avec Amazon. Une éventualité à laquelle Amazon ne souhaite pas se résoudre, bien décidé à ne pas se faire chiper sa place. En réaction, il vient lui aussi de se tourner vers la justice en déposant un recours auprès de la cour compétente en la matière (United States Court of Federal Claims, ndlr). Le site internet The Register a obtenu un retour d'Amazon, ce dernier se disant certain que la CIA n'avait pas commis d'erreur en faisant appel à ses services.
« Nous pensons que la CIA a choisi AWS du fait de sa technologie supérieure, une solution de plus grande valeur, qui permettra à l'agence d'innover rapidement tout en offrant la sécurité et la confidentialité nécessaire à des systèmes critiques » ajoute la firme. The Register ajoute que l'enjeu est très grand pour les deux sociétés, non pas tant du fait de la valeur élevée du contrat que de l'opportunité qu'il suscite, alors qu'aucun des deux concurrents ne traite de façon régulière avec la CIA à l'heure actuelle. Les besoins potentiellement gigantesques de l'agence en matière de cloud peuvent également laisser envisager de nouvelles collaborations à l'avenir, au-delà de ce seul contrat.
Au moment de l'offre initiale, Microsoft et AT&T s'étaient également portés candidats. Ils avaient bien tenté de contester également la désignation d'Amazon, mais leurs requêtes avaient été rejetées.
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