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mercredi 14 août 2013

Surveillance de la NSA : une commission pas si indépendante que ça ?

Vendredi, Barack Obama a diligenté une commission indépendante chargée d'évaluer les programmes de surveillance des services de renseignement américain. Mais des critiques s'élèvent, puisque ses membres seront nommés... par le chef du renseignement américain.


Le drapeau des Etats-Unis.
Vendredi, le président des États-Unis Barack Obama annonçait en conférence de presse une série de mesures visant à mieux encadrer la surveillance de la NSA. Parmi les propositions, se dégageait notamment la volonté de créer une commission indépendante, chargée d'évaluer les programmes d'espionnage des autorités américaine.

Après la nomination de ses membres, celle-ci disposera d'un délai de 60 jours pour rendre ses conclusions au président américain. Il s'agira d'établir dans quelle mesure les programmes de surveillance de la NSA affectent la sécurité et la vie privée des internautes, ainsi que la politique extérieure de la première puissance mondiale.

Pour mener à bien la mission, Barack Obama a chargé James Clapper, le chef du renseignement américain, de nommer les membres de cette commission. Le site The Verge se demande ainsi comment la commission pourra travailler en toute indépendance sur la surveillance de la NSA si sa composition a été décidée par le chef du renseignement. S'il est évident que l'homme dispose effectivement de toutes les connaissances techniques pour diriger un groupe sur le sujet, il reste directement concerné par la polémique au vu de ses attributions. Rappelons par ailleurs que le « DNI », comme on l'appelle aux États-Unis, est lui-même nommé par le Président.

Clapper accusé d'avoir menti devant le Congrès américain

De plus, l'homme ne fait pas vraiment l'unanimité, notamment après que des responsables politiques ont purement et simplement réclamé sa démission, l'accusant d'avoir menti devant le solennel Congrès américain. Le 22 mars 2013, avant l'éclatement de l'affaire Snowden, James Clapper y avait affirmé que les autorités ne collectaient pas « sciemment » de données concernant les citoyens américains.

Depuis, les révélations de The Guardian ont fait état des collectes de métadonnées téléphoniques, en coopération avec des opérateurs téléphoniques américains. Interrogé sur ces faits, l'homme avait répondu qu'il n'avait tout simplement pas pensé à la section du Patriot Act autorisant la pratique. Pas très convaincant de la part du chef du renseignement. Cette version des faits avait quelque peu évolué dans une interview accordée à la NBC. « J'ai répondu ce que je pensais être le plus véridique, où le moins mensonger possible en disant non ».

De nombreuses incertitudes planent toujours sur les noms qui pourraient figurer au sein de cette commission. Barack Obama a bien rencontré jeudi Tim Cook, le patron d'Apple, ainsi que l'un des dirigeants de Google. Ces deux firmes sont partenaires du programme Prism. Nommer quelques-uns de leurs dirigeants seraient sans doute mal vu de l'opinion publique. Il n'est pas dit non plus que les conclusions du rapport soient au moins en partie rendues publiques, même si Barack Obama a fait part de sa volonté de déclassifier le plus de documents possibles et de communiquer davantage.

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