La ministre de la Culture a livré davantage de détails sur sa
stratégie en matière de lutte contre le téléchargement illégal et la
protection de la Culture. Aurélie Filippetti a ainsi confirmé la fin
prochaine de la Hadopi en tant qu'autorité et le passage du témoin de la
riposte graduée au CSA.
L'une de premières promesses d'Aurélie Filippetti en matière de politique numérique a été tenue. Suite à la remise du rapport Lescure,
la ministre de la Culture avait indiqué qu'elle supprimerait la
sanction permettant à la justice de condamner un internaute à une suspension de son accès à Internet. Cette sanction ne pouvant, jusqu'à présent, arriver qu'en complément d'une autre.
Au-delà de cette première annonce, le gouvernement a donné plusieurs
détails concernant la mise en oeuvre de sa politique en matière de lutte
contre le téléchargement illégal. Tout d'abord au niveau des annonces,
le ministère indique dans un communiqué que : « la réponse graduée, sous sa forme aménagée résultant du nouveau décret, sera transférée au CSA et l'Hadopi sera supprimée ».
Sur ces deux points, le ministère reprend et confirme donc les
préconisations de la mission Lescure, le document évoquait alors
clairement le passage de relais à l'organe de régulation de la
télévision. « Il ne s'agit toutefois pas d'un rapport clé en main »,
précise Aurélie Filippetti, signe que certains points mis en avant par
l'ex-patron de Canal+ ne seront pas suivis par la rue de Valois.
En effet, le fonctionnement intrinsèque de la riposte graduée « version
CSA » doit être encore déterminé. Si la mission Lescure évoquait un
système d'amende, le ministère rappelle que rien n'est encore tranché.
Toutefois, le fonctionnement devrait rester similaire à celui utilisé
par la Hadopi puisque le CSA ne pourra pas disposer de pouvoirs propres
et devra obligatoirement passer par le juge pour prononcer une sanction à
l'égard d'un internaute. Un temps évoqué, une procédure purement
administrative permettant de condamner un internaute ne devrait donc pas
être mise en place.
Pour sa part, Aurélie Filippetti a tenu à préciser qu'elle agira sur le «
piratage commercial à grande échelle », c'est-à-dire les plateformes
mettant à disposition du contenu sans autorisation des titulaires de
droits. « Notre axe prioritaire est la lutte contre le piratage
commercial. Nous allons donc agir sur l'ensemble des rouages qui
permettent à ce système de prospérer, notamment sur le référencement sur
les moteurs de recherche », ajoute-t-elle.
Dans cette même logique, la ministre a confirmé que Mireille
Imbert-Quaretta, présidente de la commission de protection des droits de
la Hadopi, a désormais la mission d'élaborer une feuille de route pour
« impliquer les fournisseurs de solutions de paiement et les régies publicitaires aux moteurs de recherche et aux réseaux sociaux » autour de cette question du piratage à des fins commerciales.
Enfin, le ministère précise qu'une loi pour la régulation de la création
et le développement pourrait être soumise au vote des élus à l'automne.
Cette dernière devrait alors reprendre plusieurs mesures proposées dans la mission Lescure
en matière de chronologie des médias, de numérisation des fonds de
catalogues, de DRM, de partage des revenus dans la musique...
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