Cyber Squared a levé le voile il y a peu sur la stratégie utilisée par les pirates du site du New York Times,
en septembre 2012 : le groupe de cyberespions chinois avaient utilisé
Dropbox et Wordpress pour arriver à leurs fins. Une pratique qui n'est
pas nouvelle, et même courante.
Connu
sous le nom de « gang DNSCalc », le groupe de hackers chinois ayant
notamment piraté le New York Times l'année dernière utilise activement,
depuis au moins 12 mois, le service de partage de fichiers Dropbox pour
réaliser ses actions. Selon Rich Barger, un représentant de Cyber Squared, qui détaillait la démarche en fin de semaine dernière, « la démarche n'est pas nouvelle, mais les gens ne cherchent pas de ce côté-là, et n'y prêtent pas attention. »
Pourtant, utiliser un service reconnu pour amorcer un piratage est loin d'être une démarche anodine. « Les gens font confiance à Dropbox
» commente Barger. De fait, lorsque les internautes, parfois employés
d'entreprises qui utilisent Dropbox au quotidien, reçoivent un mail où
il leur est demandé de télécharger une pièce jointe sur le service,
beaucoup n'hésitent pas. Mais c'est là que DNSCalc entre en jeu.
Les pirates utilisent des comptes Dropbox légitimes, sur lesquels sont
stockés des fichiers zippés. Le fichier contenu à l'intérieur est
légitime, mais une fois le PDF ouvert, un malware s'active en parallèle
et créé une backdoor sur l'ordinateur infecté. Là, un blog Wordpress lui
aussi créé par les hackers, prend le relais et sert de pont entre le
malware et un serveur distant de contrôle et de commande, qui va
approfondir l'attaque.
Les entreprises qui utilisent Dropbox sont nombreuses à mettre le
service sur leur « liste blanche », évitant le contrôle systématique des
fichiers qui y sont récupérés. De même, les accès à des blogs Wordpress
n'attirent pas l'attention, ce genre de site étant courants : un
constat qui explique pourquoi le piratage du New York Times avait duré 4
mois avant qu'un problème ne soit relevé.
Pour Rich Barger, « il n'y a pas de solution miracle » dans une
telle cyberattaque, difficile à détecter rapidement. Pour l'expert en
sécurité, la meilleure approche pour les entreprises – qui sont les
principales cibles de ce type de démarches malveillantes – est de
réaliser une veille des nouvelles techniques utilisées par les pirates,
qui sont de plus en plus inventifs, pour mieux les prévenir.
Le gang DNSCalc est de son côté toujours en activité, et a même été
classé parmi les 20 groupes de hackers chinois les plus actifs
dernièrement par l'éditeur Mandiant.
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