Accusé d'espionnage par l'ancien dirigeant de la CIA,
l'équipementier télécoms chinois Huawei répond qu'il n'a aucune preuve,
en plus d'appartenir au conseil d'administration de Motorola.
Courant juillet, l'ancien patron de l'agence de renseignement américaine (CIA) s'en prenait lui aussi à Huawei, après une charge du Congrès en octobre 2012. Michael Hayden déclarait qu'il « allait sans dire »
que l'équipementier réseaux chinois avait fait de l'espionnage pour
Pékin. Estimant que Huawei menaçait la sécurité des États-Unis.
La réaction de Huawei ne s'est pas fait attendre. Éric Xu, l'un des
trois directeurs généraux de l'entreprise, a démenti ces propos,
dénonçant que les assertions du général étaient « sans fondement ». « D'un
côté, monsieur Hayden refuse de révéler le moindre début de preuve pour
étayer ce qu'il avance, et d'un autre côté, il estime que c'est à
Huawei de démontrer son innocence », a-t-il affirmé selon l'AFP.
Hayden, membre du conseil d'administration de Motorola
« Huawei a par ailleurs démenti avoir contacté Michael Hayden il y a
deux ou trois ans pour l'inviter à rejoindre le conseil d'administration
du groupe, contrairement à ce qu'il prétend », s'est en outre
défendu le responsable du groupe chinois. Ce dernier de faire remarquer
que l'ancien patron de la CIA est aussi « membre
du conseil d'administration de Motorola, fabricant de téléphones
portables, et on peut s'attendre à ce que ses propos reflètent
(également) ses autres intérêts professionnels ».
Huawei essaie de multiplier les initiatives pour paraître moins opaque. En octobre dernier, le groupe faisait part de son intention d'entrer sur les marchés financiers.
Un projet envisagé par la société pour rendre ses décisions et ses
comptes visibles de tous, de jouer la transparence et de tenter de tarir
les critiques de financements occultes qui planent au-dessus d'elle.
But final : gagner des parts de marché.
En mai dernier, Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei, avait accordé une
interview aux journalistes. La première depuis un quart de siècle,
rappelle l'agence. Ici aussi, l'ambition affichée était de rompre avec
cette image de secret qui lui colle à la peau, et qui nuit à ses
affaires. Le rôle de Huawei, s'est évertué à expliquer l'entrepreneur,
se limite à poser des tuyaux, sans contrôle quant à ce qui y circule.
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