Alors que les scandales se multiplient autour du traitement des données des internautes par les autorités de surveillance gouvernementales, Twitter a publié mercredi son rapport de transparence. Le document a été publié la veille de la mise en lumière de XKeyscore, l'outil de surveillance le plus vaste mis à disposition de la NSA.
Ces derniers mois, toutes les firmes concernées de près ou de loin par le scandale Prism n'ont eu de cesse de répéter qu'elles n'agissaient que sous le coup d'un acte judiciaire et n'ouvraient en aucun cas un accès direct à leurs données. Les rapports de transparence visent à informer les internautes de l'existence de ces pratiques et de leur portée.
Premier constat de ce rapport, les requêtes gouvernementales augmentent, fortement. Sur les six premiers mois de l'année, Twitter indique avoir fait l'objet de 1 157 demandes de renseignement, en hausse de 36,28% sur un an. Elles ont concerné au total 1 697 utilisateurs ou identifiants. À ce petit jeu, les États-Unis sont de loin les plus actifs, puisqu'ils sont à l'origine des requêtes dans 78% des cas (902 requêtes déclarées par Twitter).
Le site de microblogging indique par ailleurs avoir accédé favorablement aux requêtes (partiellement ou en totalité, ndlr) dans 55% des cas. Pour la France, Twitter fait état de 18 requêtes des autorités gouvernementales. La firme n'y a répondu favorablement que dans 11% des cas. Twitter explique par ailleurs pourquoi certaines demandes ne sont pas mentionnées. La firme explique ainsi que celles n'identifiant pas précisément un compte, trop larges ou ayant été contestées par les utilisateurs ne sont pas compilées. Rappelons également que dans certains cas, les tribunaux exigent le maintien d'une réelle confidentialité pour des cas jugés sensibles.
Mais les demandes gouvernementales ne portent pas seulement sur les informations liées aux utilisateurs. Il peut aussi s'agir de demandes de suppression de contenus. La firme évoque ici les cas de propos discriminatoires, ou de publications de contenus illicites. Dans ce domaine, Twitter constate là encore une progression du phénomène, avec 60 requêtes adressées, portant sur 104 utilisateurs ou identifiants. Elles ont été adressées soit par les autorités (39), soit par la justice (21). Ce chiffre a été multiplié par 10 sur un an et le site de microblogging y a répondu favorablement dans 38% des cas.
Twitter évoque enfin les demandes effectuées par les ayants droit sur le fondement de la loi DMCA (Digital Millenium Copyright Act, ndlr). Il s'agit ici de tweets intégrant des contenus protégés par exemple (photos, vidéos Vine, etc). Sur ce terrain, les titulaires des droits ne s'étaient jamais montrés aussi actifs que sur les six premiers mois de l'année 2013, avec une explosion des requêtes de 73% (5 753 au total).
Ces demandes ont trouvé un écho positif de Twitter dans 62% des cas. Conséquence : La firme a accepté de supprimer 18 413 tweets en six mois, concernant 22 399 comptes. La loi DMCA prévoit une procédure de contestation, la « Counter notice ». Celle-ci n'a toutefois été mise en oeuvre que six fois. Dans tous les cas, Twitter explique avoir réintégré les contenus mis en cause.
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