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vendredi 2 août 2013

L'avenir de Windows RT passe par le serveur

Accident industriel. Produit mort-né. Plus gros flop depuis Bob... Que n'a-t-on pas entendu sur Surface RT, la version ARM de la tablette Microsoft. L'absence de compatibilité avec l'immense catalogue Windows l'aura condamné. Même en cassant les prix, il y a peu se chances que la tendance s'inverse. Microsoft finira donc par l'enterrer. Mais ce serait une grave erreur de tirer un trait sur Windows RT, le système qui motorise ces tablettes. Car Windows sur puce ARM est promis à un bel avenir... mais côté serveur.

Vous en doutez ? Regardez l'évolution actuelle des datacenters. Fini les méga serveurs de type grand systèmes. La tendance est aux micro-serveurs jetables peu gourmands en énergie. On n'empile plus les cartes processeurs dans un châssis propriétaire (scale-in). On préfère voir travailler en parallèle une myriade de petits serveurs standards, savamment agencés dans des racks (scale-out). Aujourd'hui, le serveur n'est plus une grosse machine placée dans un coin. C'est la salle informatique toute entière.

Or avec cette nouvelle architecture, l'optimisation est telle que les processeurs sont utilisés à leur maximum. Et ils chauffent tellement que l'électricité et le refroidissement sont devenus les deux postes de coût principaux. C'est pourquoi la planète serveur s'emballe actuellement pour ces machines à base de puces peu gourmandes et qui chauffent moins : HP avec son projet Mooshoot, Dell avec ses serveurs Zinc, sans oublier les pionniers Marvell et MiTAC. Même AMD et Samsung se sont empressés d'acquérir une licence ARM pour développer des puces pour micro-serveurs.


Windows Server et Client partagent le même noyau


Evidemment, Intel est aussi sur le coup avec la déclinaison serveur de ses Atom (Centerton l'année dernière, Avoton à la fin de l'année). Mais l'architecture ARM garde l'avantage. Non seulement elle est aujourd'hui la plus sobre, mais surtout, elle peut être personnalisée et optimisée pour des usages spécifiques : entrées/sorties, sécurité, etc. L'architecture a ainsi trusté le marché des serveurs de stockage. Elle bascule actuellement en 64 bits pour sortir de cette niche et taquiner les serveurs x86 sur des applications traditionnelles. Mieux, elle bénéficie du fort soutien de la communauté open source. Debian, Ubuntu et l'hyperviseur KVM viennent par exemple d'être portés en 64 bits.

Au final, il ne lui manque que la bénédiction de Microsoft pour réellement doper son écosystème applicatif. Rappelons que Windows NT, l'ancêtre de Windows Server, a été conçu dès le départ pour être multiplate-forme. Les éditions pour processeurs Alpha, PowerPC et Itanium ont certes fait long feu. Mais une version ARM pourrait être compilée en un clin d'oeil. Je suis d'ailleurs persuadé que Microsoft teste déja un Windows Server « RT » en interne. Après tout, Windows Server et Client partagent le même noyau.

Quant au manque d'applications dont souffre Windows RT aujourd'hui, il sera beaucoup moins critique côté serveur. D'une part, Microsoft pourra facilement porter ses briques SQL Server et Exchange. De l'autre, les grands opérateurs de datacenter ont l'habitude de développer leurs propres applications. Enfin, pour Microsoft, ce serait l'occasion rêvée de prendre sa revanche sur Linux. Aujourd'hui, l'open source règne sans partage sur les applications frontales. Un Windows Server RT pourrait changer la donne... Et sauver la face d'un système dont on se demande toujours pourquoi il a été lancé côté client.

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